Témoignage : Anaïs, maman d’un petit Nicolas, aujourd’hui âgé de 9 ans, raconte les difficultés auxquelles elle et sa famille sont confrontées.
Nicolas, quelques mois après sa naissance, est hospitalisé et très rapidement, sa prise en charge nécessite un transfert médical à Marseille ; avec toutes les difficultés que les usagers corses connaissent en pareille situation, Anaïs parviendra à rejoindre son fils quelques heures plus tard puisqu’elle ne peut l’accompagner dans l’avion sanitaire.
Nicolas sera alors diagnostiqué diabétique type 1 et traité à Marseille. En effet, la pénurie de professionnels de la spécialité et en outre pédiatrique impose l’accès à un CHU. À ce jour, le suivi de la pathologie nécessite toujours des déplacements récurrents à Marseille.
La famille ne peut que constater le chemin à parcourir pour que les jeunes insulaires bénéficient de soins et d’un suivi en Corse. Elle regrette que des consultations avancées soient insuffisamment organisées en Corse afin d’éviter des déplacements fatigants et anxiogènes.
Néanmoins, la Présidente de l’association des diabétiques de Corse, Rose Marie Pasqualaggi, tient à préciser que depuis peu, le centre Valicelli, établissement de Soins de Suites et Réadaptation (SSR), spécialisé dans la prise en charge des affections des systèmes digestif, métabolique et endocrinien, propose aux patients équipés de pompes à insuline, d’assurer leur suivi. Bien que les centres initiateurs pour la pose de ce même matériel restent Nice et Marseille, il s’agit malgré tout d’une avancée majeure.
Elle rajoute par ailleurs que 20 000 personnes sont affectées par cette maladie en Corse qui touche de plus en plus de jeunes. Ainsi, L’association des diabétiques de Corse se présente alors comme un véritable relai au service des patients, pour les accompagner, les défendre et les soutenir.
Contact :
Association les Diabétiques de Corse – AFD20
Maison des Associations
1 rue Nicolas Peraldi
20090 AJACCIO
+33(0)6 13 90 78 37
ad*****@gm***.com
Les difficultés de parcours que connaissent les patients atteints de diabète reflètent celles de bon nombre d’usagers du système de santé, résidents en Corse.
Autre témoignage, celui d’un professionnel de santé, le Dr Jean-François Berdah, oncologue au centre hospitalier de Castellucio.
Pour rappel, la Corse-du-Sud compte 165 000 habitants (dont 100 000 dans le bassin Ajaccien). La population y est plutôt âgée :
- 25% de plus de 65 ans / 20% sur le territoire national.
- 15% de plus de 75 ans / 11% sur le territoire national.
21 000 personnes sont en Affection Longue Durée et l’on compte 900 nouveaux cas de cancers par an. Le cancer est la première cause de mortalité tous âges et sexes confondus.
Le territoire comporte un seul centre autorisé en oncologie médicale et radiothérapie externe.
Face à ces données en hausse, force est de constater que les actions de dépistage peinent à prendre toute leur place, et ce malgré les nombreuses campagnes de communication.
De surcroît, la pénurie de professionnels médicaux (généralistes – spécialistes) associée à des problématiques de matériel aggrave les difficultés d’accessibilité aux soins. A cela se surajoute la nécessité parfois de partir à Marseille ou Nice du fait des spécificités de prise en charge liées à certains cancers.
Alors quelles perspectives pour améliorer le diagnostic ?
Tout d’abord, le développement de la e-santé pourrait éviter des déplacements inutiles et limiter la recherche d’intervenants. D’autre part, il semble capital de renforcer les filières existantes afin d’intégrer les prises en charge dans des logiques de parcours de soins coordonnés. Ainsi, certaines complémentarités pourraient être créées avec des centres continentaux dans le cadre d’avis, de recherche de résultats biologiques complexes, d’intégration à des essais cliniques précoces. L’après-cancer mérite également une vigilance particulière et bien sûr la nécessité à chaque stade du parcours de la personne malade d’informer, expliquer et rassurer.
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